Revue N°92 - Mars 2025

Edito

Voté le 26 octobre dernier, le Document final du Synode des évêques sur la synodalité n’a pas fait l’objet d’une exhortation finale du pape, François ayant décidé qu’il devait être diffusé immédiatement, en l’état. Ce synode est donc déjà entré dans sa phase de mise en œuvre, comme l’explique Nathalie Becquart (lire p. 5). Et ce, en impliquant tous les catholiques, dans les diverses réalités ecclésiales, « avec une méthodologie synodale de consultation et de discernement, en identifiant des moyens concrets et des parcours de formation »... et en utilisant la « conversation dans l’Esprit » bien connue en CVX.
Le paragraphe 118 valorise d’ailleurs directement les groupes de fidèles comme la Communauté de Vie Chrétienne : « Nous reconnaissons la capacité […] des associations et des mouvements à s’enraciner dans le territoire et à relier des lieux et des milieux différents, même au niveau national ou international. Souvent, c’est leur action, associée à celle de tant de personnes individuelles et de groupes informels, qui porte l’Évangile dans les lieux les plus divers (hôpitaux, prisons, centres d’accueil pour migrants, lieux d’éducation, de culture, de politique et de développement humain…) où s’imaginent et se construisent de nouvelles formes de vie en commun. »
Parce qu’elle est un de ces lieux d’Église qui portent l’Évangile à une large diversité de personnes et de contextes, la CVX mondiale est ainsi appelée à participer au dynamisme de la synodalité en synergie avec les Églises locales. Cela doit interpeller tous ses membres, et, plus largement, tous les chrétiens qui se reconnaissent dans la spiritualité ignatienne.
Le Document final du Synode propose aussi deux mots-clés pour vivre dans une Église synodale : « relations » et « liens ». À nous de déployer ces dimensions, et de les réparer lorsqu’elles ont été brisées. C’est ce qui est en jeu avec tout processus de réconciliation : dans le dossier de ce mois-ci (p. 7 à 18), plusieurs témoignages montrent qu’il y a toujours un chemin vers la reconstruction du lien. C’est aussi ce qui sous-tend la prière interreligieuse (p. 20) : car porter l’Évangile aux périphéries suppose d’apprendre à nouer des relations patientes, sous le regard de Dieu, par-delà les divergences.
La synodalité n’est pas une mode imposée par Rome ; c’est une manière de vivre.

Claire Lesegretain
redaction@viechretienne.fr
© Johnny Greig / iStock
Comme le rappelle souvent le pape François, la synodalité exprime la nature de l’Église : marcher ensemble.

Le produit a été ajouté au panier

Voir mon panier

Le produit a été ajouté au panier

Voir mon panier