« J’en voulais à Dieu… mais Jésus m’a montré le chemin »

Après la mort de son épouse en 2008, Claude a éprouvé de la colère à l’égard de Dieu. Mais, en relisant les paroles du Christ en croix, il s’est progressivement réconcilié avec Lui.

Quand mon épouse, Jeannette, est décédée en mars 2008, à 68 ans, nous attendions une nouvelle petite-fille et nous avions des tas de projets. Durant les huit mois de sa maladie (une leucémie foudroyante), nous avons beaucoup prié ensemble. Nos amis ont aussi prié pour sa guérison. Quand je disais, dans le Notre Père : « Donnez-nous aujourd’hui notre pain de ce jour », j’ajoutais mentalement : « Mon Dieu, mon pain de ce jour, c’est Jeannette, c’est elle qui me nourrit, qui me fait vivre. Vous ne pouvez pas la laisser partir, elle est trop jeune, elle a encore tant d’amour à donner ! »
Après son décès, tout s’est écroulé. Le chagrin s’est abattu sur moi et je me suis profondément questionné. Que signifiait la promesse de Jésus quand, après avoir appris à ses apôtres la prière du Notre Père, Il ajoutait : « Eh bien, moi, je vous le dis : demandez et l’on vous donnera ; cherchez et vous trouverez ; frappez et l’on vous ouvrira. Car quiconque demande reçoit ; qui cherche trouve ; et à qui frappe on ouvrira » (Lc 11,9-10) ? Dieu aurait-Il des chouchous ? Ferait-Il une différence entre ceux qu’Il exauce et les autres, qui prient en vain ? Dieu promettrait-Il sans tenir ses promesses ? Je ne comprenais plus rien, j’en voulais à Dieu. Comme mon père, qui avait lui-même été veuf trois fois !

En allant jusqu’au bout
Et puis, j’ai pensé à la nuit d’angoisse de Jésus au mont des Oliviers, à sa mort sur la Croix, à son cri : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-Tu abandonné ? » (Mt 27,46). Et j’ai relu ce passage de l’Évangile de Luc, mais cette fois-ci en allant jusqu’au bout : « Quel est d’entre vous le père auquel son fils demande du pain, et qui lui remettra une pierre ? Ou s’il demande un poisson, à la place du poisson lui remettra-t-il un serpent ? Ou encore, s’il demande un œuf, lui remettra-t-il un scorpion ? Si donc vous, qui êtes mauvais, vous savez donner de bonnes choses à vos enfants, combien plus le Père du ciel donnera-t-Il l’Esprit à ceux qui L’en prient ! » (Lc 11,11-13). Dieu n’a pu éviter la mort à son Fils, mais Il lui a envoyé l’Esprit de force qui permet de traverser l’épreuve sans être anéanti. Pour son Fils, ­l’Esprit de vie, vainqueur de la mort, a donné la force de la Résurrection. La mort n’a pas eu le dernier mot, et Jésus nous a montré le chemin. J’ai pu alors prier pour que mon Dieu, ce Dieu d’amour, m’envoie son Esprit dont j’avais tant besoin. Je crois que j’ai été exaucé. J’ai rencontré le mouvement Espérance et vie¹ qui accompagne les veuves et les veufs, et celui-ci m’a aidé à me reconstruire. Peu à peu, je me suis réconcilié avec Dieu. Et aujourd’hui, je transmets même ce message d’espérance à mes frères et sœurs en veuvage.

Claude

¹esperanceetvie.com


Le veuvage peut conduire à en vouloir à Dieu… Mais se réconcilier avec Lui permet de se reconstruire.
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