A chaque messe, au moment de la communion, est répétée la déclaration de Jean Baptiste lors de sa rencontre avec Jésus au bord du Jourdain : « Voici l'agneau de Dieu, qui enlève les péchés du monde » (Jn 1, 29).
« Tout homme est menteur », dit le Psalmiste (Ps 116(115), 11). Et saint Augustin de renchérir: « De son fond, l'homme ne tire en propre que mensonge et péché ». Tout en nous est ambiguïté, pas un de nos actes qui ne soit au moins menacé de quelque mélange.
Le but de tout chemin spirituel, l'espoir de toute prière est l'union à Dieu. Comment Jésus vit-il dans sa prière la communion avec son Père ? C'est principalement l'évangile selon saint Jean qui nous apporte des lumières sur ce mystère de l'âme du Christ, quoiqu'il ne dise jamais nulle part en propres termes que Jésus prie.
« Les appels du fiancé et de la fiancée, les bruits de la meule et la lumière de la lampe » : nous trouvons dans Jérémie (25, 10) cette énumération si évocatrice. Elle est caractéristique du style biblique.
« Fils de Joseph, fils d'Héli,... fils de David, fils de Jessé,… , fils de Juda, fils de Jacob, fils d'Isaac, fils d’Abraham » (Lc 3, 23-38). Le Verbe de Dieu fait chair de la Vierge Marie, Jésus est né juif. Il a vécu à la juive, il a grandi dans la religion juive.
Il y a eu le combat du jardin des Oliviers (cf. Vie Chrétienne, no 262, février 1983), où Jésus affronte seul et dans la nuit la plus extrême désolation.
Les cris des hommes, cris de peur, cris d'appel, cris perdus dans la nuit, ont fait la prière des Psaumes : « A pleine voix, je crie vers Dieu» (Ps 3, 5). « Quand je crie, tu me réponds » (Ps 4, 2). « Du fond de l'abîme, je crie vers toi» (Ps 130 (129), 1). « A pleine voix, je crie vers le Seigneur» (Ps 142 (141), 2), etc.
Jusqu'ici, nous avons médité les paroles prononcées par Jésus en prière. Nous avons aussi évoqué sa familiarité avec l'invisible, son être de prière, suggérant que sa prière ne se limitait pas aux formules exprimées qui nous sont rapportées, mais que toute sa vie est prière.
Dans la ténèbre qui tombe soudain sur le Golgotha en plein après-midi, Jésus prie Dieu son Père, intercédant en notre faveur pour le pardon des péchés. Il nous faut, pour apprendre de lui à prier, méditer lentement cette intercession Père, pardonne-leur car ils ne savent pas ce qu'ils font » (Lc 23, 34).
L'homme qui prie au jardin des Oliviers sait qu'il va être trahi, arrêté, torturé, tué. Quelle prière plus proche de la nôtre que celle où Jésus va toucher les bas fonds de détresse de notre humaine condition : peur, désespérance, dégoût ?
Placée par les évangélistes au centre de l'existence de Jésus, la transfiguration est un événement capital au regard de son intériorité et de sa mission.
Que de fois n'a-t-on pas soupçonné le contemplatif d'être un fuyard qui secoue les amarres d'avec le concret du monde ! Comme s'il n'y avait de réel que le visible !
« Prions pour ceux qui... ». La prière liturgique prend souvent cette forme de l'intercession. Intercéder, ce n'est pas seulement demander, c'est demander pour un autre, intervenir en faveur de quelqu'un.
Déserts au pluriel : géographiques. Egalement désert au singulier : un lieu intérieur, un moment de vie fait de solitude subie ou voulue, un passage de Dieu...
Il est très instructif pour nous de souligner, comme le fait saint Luc avec les mots les Plus simples, qu'au moment où le Père se manifeste jésus « est en prière » (Lc 3,22). Là, tandis qu'il prie, « en remontant de l'eau » (Mt 3, 16), il entend la voix de Dieu. C'est une voix « qui vient des cieux » (Mc 1, 10).
« Jésus baptisé, étant en prière, le ciel s'ouvrit... » (Lc 3, 21). Baptême et prière pour Jésus ; les deux actions sont liées : une démarche visible, publique, rituelle : sa plongée dans l'eau, - et une démarche secrète, sans mots : sa prière. Et ce qui se passe alors : le ciel qui s'ouvre, la descente de l'Esprit, la voix venue du ciel, sera comme intérieur à cette prière (Mt 3, 13-17. Mc 1, 9-11. Lc 3, 21-22).
Une parabole qui se termine mal, comme celle des « dix vierges » (1) Enlevez-lui le talent. Donnez-le à celui qui en a dix. Et le serviteur inutile, jetez-le dans les ténèbres extérieures, là où il y aura pleurs et grincements de dents » (25, 30).
Aux disciples qui n'ont guère compris l'avertissement de Jésus : « Votre maison va vous être laissée » (23, 38) et qui lui font remarquer les belles constructions du Temple, Jésus a répondu : « Il n'en restera pas pierre sur pierre » (24, 2).
Comme il s'en était allé dans « leurs villes » (l1, 1), celles de ses adversaires, Jésus est parvenu à Jérusalem, leur ville. Mais c'est aussi la sienne ! Le Fils de David entre dans la cité de David.
Prélude au combat qui va se produire dans la ville sainte, la montée à Jérusalem est une épreuve pour Jésus (1) : parviendra-t-il à faire passer dans les siens ce qui l'habite ?
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