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Revue N°93 - Mai 2025
Edito
Se sentir responsable"Artisans de paix aux carrefours du monde" : tel est le thème choisi pour le Congrès de Strasbourg, en juillet prochain. Un sujet que la Revue Vie chrétienne avait déjà abordé en mai-juin 2024, et sur lequel revient le dossier de ce numéro (lire p. 7), tant il semble important de réfléchir à la manière dont nous pouvons chacun contribuer à l’apaisement du monde, là où nous sommes, par le dialogue, l’empathie, le respect…
Depuis un an, ce thème de la paix devient d’une actualité brûlante. Notre planète continue de souffrir de conflits dévastateurs et cruels en mille lieux, que ce soit entre nations – Israël et Palestine, Russie et Ukraine, Éthiopie et Somalie, RDC et Rwanda, Azerbaïdjan et Arménie, Maroc et Algérie… – ou par des guerres civiles (Soudan, Birmanie, Nigeria, Yémen, pays d’Afrique ciblés par Boko Haram). Sans parler des vives tensions qui pourraient dégénérer entre la Chine et Taïwan, la Chine et le Japon, l’Inde et le Pakistan, les deux Corée, la Turquie et la Grèce, le Venezuela et le Guyana…
La seule réponse apportée par les puissances gouvernantes est l’armement. Au point que, selon le Sipri (Institut international de recherche sur la paix de Stockholm, Suède), les dépenses militaires mondiales ont augmenté de près de 7 % en 2023 par rapport à l’année précédente, atteignant 2 443 milliards de dollars (environ 2 250 milliards d’euros). Un record ! Et selon un rapport que le Sipri a publié en décembre dernier, le chiffre d’affaires des 100 premiers groupes de défense a progressé de 4,2 % en 2023, pour atteindre environ 632 milliards de dollars (à peu près 580 milliards d’euros). Les industries les plus lucratives du moment sont celles qui vendent des armes !
En novembre, à l’occasion du quarantième anniversaire du traité de paix entre le Chili et l’Argentine, le pape François a fustigé une nouvelle fois le commerce des armes et critiqué « l’hypocrisie qui consiste à parler de paix et à jouer à la guerre » : « Le dialogue doit être l’âme de la communauté internationale », a-t-il plaidé devant des diplomates et des représentants religieux.
Quelques semaines plus tard, dans son message pour la 58e Journée mondiale pour la paix (traditionnellement célébrée le 1er janvier), le pape a appelé chacun à « se sentir, d’une certaine manière, responsable de la dévastation à laquelle notre maison commune est soumise, en commençant par les actions qui, ne serait-ce qu’indirectement, alimentent les conflits qui affligent l’humanité ».
C’est bien à cela que le Congrès de Strasbourg veut inviter : une prise de conscience et un engagement… en venant à la Source.
Claire Lesegretain
redaction@viechretienne.fr
Le Mur pour la paix de Clara Halter porte le mot « paix » en 49 langues.
© Philippe Lissac / Godong
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