Les études aussi sont un moyen ignatien
Revue N°409 - Avril 1996
«A quiconque vous le demande, soyez toujours prêts à rendre raison de l'espérance qui est en vous. »(1 P 3,15)
«A quiconque vous le demande, soyez toujours prêts à rendre raison de l'espérance qui est en vous. »(1 P 3,15)
Cet article reprend le thème d'une retraite de huit jours donnée en Afrique. L'auteur s'est inspiré largement du dernier livre de Denis Vasse, «Inceste et jalousie» (Seuil, 1995)...
Dieu travaille et je travaille. A l'image du Créateur, ce que j'ai reçu passe par mon esprit et mon corps et produit au-dehors quelque chose de nouveau, une œuvre, une création. Sans doute est-ce une manière de gagner ma vie. Mais il n'est pas nécessaire d'être chrétien...
Je ne dois jamais oublier que je vis dans un corps et que ce corps est lieu de ma relation au monde. La dimension horizontale est aussi essentielle à la prière que la dimension verticale.
Le Père Goudinho, procureur (administrateur) du collège de Coïmbre (Portugal), avait écrit à St Ignace pour se plaindre que sa charge était tellement absorbante qu'il ne trouvait presque plus le temps de prier. St Ignace lui répond dans des termes qui nous semblent encore valables aujourd'hui...
Du 5 janvier au 22 mars dernier s'est tenue à Rome la 34e Congrégation Générale de la Compagnie de Jésus. 223 délégués, représentant les 23000 jésuites du monde entier, étaient rassemblés pour définir les priorités apostoliques de la Compagnie de Jésus en vue du 3e millénaire.
On connaît le blessé de Pampelune, le convalescent de Loyola, le pèlerin de Manrèse et de Jérusalem, l'étudiant attardé de Paris, le fondateur de la Compagnie de Jésus à Rome.
Le capitalisme, dit-on, est efficace mais ne fait pas rêver. Notre société est soucieuse de profits, experte en calculs, attentive aux rendements, mais elle y ajoute volontiers de temps en temps un peu de spiritualité à sa façon, plus ou moins nostalgique ou ésotérique, une sorte de supplément d'âme comme pour sauvegarder l'équilibre.
La subjectivité sans repères comme l'objectivité sans élan sont des impasses. Le chemin de la vie, lui, honore les deux aspects subjectif et objectif du réel.
A en croire la rumeur publique, la spiritualité ignatienne développerait l'individualisme. Dans les Exercices, chacun est seul devant Dieu, séparé le plus possible de « tous ses amis et connaissances » (Ex. n° 20)
Le Christianisme est, dit-on volontiers, la religion de l'Amour. On y appelle fréquemment de ses vœux « une civilisation de l'amour ».
« L'homme est créé pour louer, respecter et servir Dieu Notre Seigneur et par là sauver son âme ». Dans les Exercices Spirituels, c'est là le point de départ de tout le reste.
« Veillez car vous ne savez pas quel jour va venir votre Maître » (Mt 24,42). « Veillez donc car vous ne savez ni le jour ni l'heure » (Mt 25,13).
Les Exercices Spirituels réclament une application assidue à ce que l'on fait. On y met en œuvre avec soin des « manières de prier », on y « regarde comment les choses se sont passées pendant la contemplation ou la méditation » (n' 77)
Des hommes sont pris dans la tempête, c'est-à-dire dans la violence. Il n'est pas difficile de retrouver cette tempête et cette violence dans la réalité historique et quotidienne des guerres, des tremblements de terre, des famines, des épidémies, des émeutes, et aussi bien dans les drames personnels et familiaux, les angoisses, les stress...
Même sans avoir fait du latin, on connaît la devise : « Ad Majorem Dei Gloriam ».
La rigidité et la mollesse sont des défauts ; ils s'opposent l'un à l'autre et trahissent les maladies de l'âme. La rigueur et la souplesse sont des qualités ; elles vont de pair et révèlent une liberté en bonne santé.
Dans le tumulte théologique de son siècle, Ignace, autonome dans sa foi personnelle et loyal dans son appartenance à l'Église, a comme flairé instinctivement les excès et déviations possibles.
Dans les groupes, ce sont souvent les mêmes qui parlent et les mêmes qui se taisent. De plus, au cours des réunions, on mélange les genres : informations et réflexion, discussion et partage, échange sérieux et conversation en aparté -, et cela d'autant plus que, le responsable de la réunion n'ose pas trop intervenir.
« On n'a plus le temps de vivre ni de rien faire » gémissent bien des gens qui ne sont pas tous paresseux ; de fait, ils courent après tant de lièvres à la fois.
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