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En service au Centre spirituel Saint-Hugues de Biviers

Dans sa mission de « maître de maison » du Centre spirituel Saint-Hugues de Biviers, Vincent Bret a appris à se laisser déplacer en accueillant les inattendus. Comme la crise sanitaire face ou grâce à laquelle Vincent et son équipe ont dû innover et faire un pas de plus dans la confiance. 


Donner du sens à ma vie professionnelle est sans doute l’une des raisons qui m’ont conduit à accepter la mission de « maître de maison » à Saint-Hugues. Donner du sens c’est pour moi adhérer au projet apostolique du centre tourné vers l’accueil des personnes qui viennent ici pour rencontrer Dieu. C’est une véritable satisfaction que de savoir que mes actions quotidiennes sont orientées directement ou indirectement vers cet objectif. Mais pour donner du sens à mon travail il me semble indispensable aussi de m’y trouver à ma juste place, une place où je suis en mesure d’exercer mes talents. Trouver une activité qui allie une finalité dans laquelle je crois d’une part, et la mise en œuvre de mes talents d’autre part, a été le fruit d’un désir, d’une recherche, de mes expériences, d’un discernement aussi. En regardant a posteriori le concours de circonstances qui m’a « conduit » ici, je me rends compte que ce cheminement ne repose pas sur mes seules forces. Je le reçois comme un cadeau qui m’est fait par le Seigneur qui « me scrute et me connaît ».

Dans mon travail à Saint-Hugues, j’expérimente qu’il y a un immense bénéfice à privilégier la vie, la confiance, au risque de ne pas tout maîtriser. J’ai appris à grandir en audace ! Dans ma formation initiale d’ingénieur, j’ai appris à construire mes projets professionnels sur la certitude, le rationnel. Sans vouloir nier la nécessité de planifier et d’anticiper, j’expérimente ici que l’inattendu nous met en mouvement, et qu’il peut finalement apporter davantage de vie. À titre d’exemple, les évolutions imprévisibles des mesures sanitaires liées au Covid ont mis à rude épreuve un « établissement recevant du public » comme le nôtre. L’exercice de souplesse et d’adaptation qu’elles nous ont imposé a suscité, contre toute attente, un surcroît d’unité dans notre équipe de travail. Elles nous ont donné l’occasion, entre autres choses, d’investir dans de nouveaux matériels plus adaptés et d’inventer de nouvelles manières de servir les repas. Ce fut une expérience très positive finalement. Consentir à l’inattendu fait faire un pas dans la confiance ! Le mode de fonctionnement du centre, alliant étroitement salariés et bénévoles et reposant en partie sur les dons, illustre combien la nécessité de faire confiance est assumée et inscrite jusque dans les rouages de la maison.

Faire confiance

Devant l’étendue des besoins et des possibilités, et le caractère limité de nos moyens, nous devons faire confiance pour avancer. Confiance dans notre capacité à mener des projets, confiance en ceux qui nous entourent, confiance en ceux que le Seigneur mettra sur notre route grâce auxquels nous aurons les moyens de réaliser notre mission. Et la confiance appelle l’audace. À plusieurs reprises dans le cadre de ma mission, j’ai osé, parce que cela me semblait bon et important, réaliser des choses que je n’aurais jamais imaginé faire un jour ! Par exemple, être filmé durant une journée pour un reportage télévisé, ou initier la création d’un jardin aromatique. Je me suis senti « poussé », « porté », parfois par les autres, parfois par une force intérieure. Je n’ai jamais regretté d’avoir eu l’audace de me lancer. Peu importent les imperfections, un surcroît de vie a jailli de ces dépassements. 
La décision en couple d’accepter cette mission à Saint-Hugues procédait également du désir d’une vie plus sobre et authentique, pour être plus attentifs à nous-mêmes, à la Création, aux autres, à Dieu. Je n’avais sans doute pas perçu à quel point un certain dépouillement, même relatif, reste toujours exigeant : habiter un lieu qui ne nous appartient pas, exercer une profession moins valorisée socialement… L’épreuve des critères habituels de réussite extérieure me pousse à m’affermir dans mon choix. « Là où est ton trésor, là aussi sera ton cœur » (Mt 6, 21) : Où est mon trésor ? Où est mon cœur ? Devant la richesse et la diversité de mes activités quotidiennes et de mes rencontres, je rends grâce pour cet engagement. Ce lieu ne nous appartient pas, nous y sommes de passage. Mais il nous enrichit par sa simplicité et sa beauté.
 
Vincent Bret


Le Centre Saint-Hugues s’inscrit dans la spiritualité et la pratique des Exercices spirituels de saint Ignace de Loyola. Il est confié depuis plus de 25 ans à la Communauté de Vie Chrétienne (CVX). Il offre un lieu de ressourcement et d’accompagnement spirituel dans un cadre privilégié de montagne, à quelques kilomètres de Grenoble, au cœur d’un parc de 13 ha. Le centre est au service de l’Église, ouvert à tous. Il est engagé dans une démarche écologique reconnue par le label Église verte. Il est ouvert toute l’année, avec une capacité de 70 lits.  11 salariés et 400 bénévoles y œuvrent ensemble. Certaines personnes y résident, notamment un père jésuite.
Le « maître de maison » est un salarié du centre, responsable de l’activité d’hôtellerie-restauration, de la gestion du parc et des bâtiments. Il habite sur place avec sa famille.
 

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