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"Conjugalité et vie familiale" aux Semaines Sociales de France



Jean-Philippe Pierron, agrégé et docteur en philosophie à l'Université Lyon III, membre CVX de la région Bourgogne France Comté, est intervenu aux Semaines Sociales de France 2012 sur le thème "Conjugalité et vie familiale".

Les rôles respectifs des hommes et des femmes évoluent sans cesse au sein des couples en vue d’une plus grande autonomie de chacun et d’une plus grande égalité entre hommes et femmes. Les configurations familiales se transforment : alors que l'espérance de vie augmente, comment continuer à envisager un engagement durable ? Qu'en est-il de la solitude ?
Par Florence et Marc de Leyritz, responsables des parcours Alpha-France et Jean-Philippe Pierron, philosophe.


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Intervention


Pourquoi l’Eglise s’occupe-t-elle des questions de famille, de couple, et plus largement de la différence homme-femme ? Avant de demander comment les regardent-elles, on doit s’interroger en effet : en quoi est-ce que cela la regarde. L’Evangile n’est pas sociologue du couple et de la famille pas plus qu’il n’est un programme politique ; mais l’Eglise est la tentative de traduire la brûlure vivante de l’Evangile dans l’histoire et en un projet de société.

On pourrait faire alors un constat terrible. Il est souvent plus facile de manifester au nom de l’Evangile que de manifester l’Evangile. L’Eglise pourrait avoir tendance à moins écouter les soifs de nos contemporains qu’à consolider les puits que, dans l’histoire, elle a contribué à élaborer (ethos de la bonne famille, concepts de famille chrétienne et institutions d’une éthique de la conjugalité, organisation d’une institution du pouvoir essentiellement masculine etc.) et qui sont censés y satisfaire. Bien souvent « Nous hantons des margelles dont on a ôté les puits » écrivait René Char. Autre manière de dire : nous sommes aujourd’hui en postchrétienté et la Bonne Nouvelle que porte le christianisme comme une souffle créateur qui ne cesse de dire à chacun, à chacune « tu es appelé par ton nom à choisir la vie dans ta vie » est annoncée dans des catégories métaphysiques et sociales décalées eu égard au monde de ce temps, vieillies, héritées de la Chrétienté. La famille chrétienne, le couple chrétien sont des expressions qui supposent qu’existeraient des formes définitives d’organisation de la relation prioritaires eu égard aux manières chrétiennes de vivre la différence homme-femme, le couple, la famille.

D’autre part, nous constatons, ne serait-ce que par les agitations et discussions publiques que cela engage aujourd’hui, une attente extrêmement grande pour habiter, célébrer et vivre cette différence homme-femme. Le couple et la famille, fut-elle recomposée, demeurent le lieu et le temps d’une attente inédite  de reconnaissance. Nous savons que la famille et le couple dans la famille, - c’est là une conquête de la modernité- ne sont pas qu’un lieu involontaire qu’il faudrait accepter de façon résignée –on ne choisit pas sa famille. –  Ils peuvent être le lieu de déploiement d’une élucidation du soi et de ses capacités. En eux nous sommes confrontés à des expériences de soi qui sont des augmentations de soi ; ce qui rend d’autant plus douloureuses les situations qui produisent de l’incapacitant.

Si notre temps a désacralisé la famille conçue comme un ordre sacré immuable et anhistorique qui croit épuiser la totalité de la différence homme-femme dans une manière de l’avoir organisé, il n’abdique pas sur l’idée que les familles et les couples peuvent être le lieu, elles qui font des histoires, où apprend à s’élucider la singularité d’histoires saintes. Comme cadre d’interprétation de soi, ils sont des espace-temps qui veulent laisser une expérience de l’infini se livrer sans livrée dans notre expérience (l’énigmatique puissance de l’eros donné dans la nuptialité que chante le Cantique des cantiques ; le miracle de la natalité qui s’étonne encore et toujours qu’« un enfant nous est né » ; la délicate essence de la relation qui se donne dans la tendresse des relations hommes/femmes ; ces formes ténues de la douceur qui, loin de n’être que mièvrerie même si elles n’ont pas la grandiloquence des luttes pour l’émancipation, assurent avec tact les intériorités et leur donne l’autorisation de se déployer en extériorité dans des croissances personnelles, etc.) Nous apprenons à retrouver, sous la différence sacralisée (la Totalité agencée des rôles sociaux qui sépare le masculin du féminin) la différence sanctifiée (la gloire de l’infini donnée dans le « Homme et femme il les fit ») 

Parler de nouvelle donne pour cette différence homme-femme, c’est dire qu’il nous faut entendre à nouveau ce qui se cherche dans l’expression de cette différence et que l’on a tôt fait de condamner comme désordre, décadence, déviance dans un langage générale de la dé-préciation. La Chrétienté a fait son temps (dans les deux sens de l’expression) et qu’il s’agit de nouer dans une nouvelle fraîcheur, l’universelle annonce de la Bonne Nouvelle et l’Histoire dans et par de nouvelles gestations du monde.
 
Des figures expressives perçues comme scandaleuses se sont concrétisées dans le monde commun, invitant à envisager la possibilité d’autres manières de vivre la famille, le couple, les relations hommes-femmes. « L’amour libre » qui doit nous faire mal quand on entend à quoi il s’opposait ; le Pacs défiant à l’égard de l’étouffoir des bonnes moeurs familiales; la généralisation de ce que l’on a appelé le concubinage dans le démariage ; les mouvements de libération des femmes, la marche des fiertés contre les formes du mépris social, sont autant  d’expressions sensibles et fortement manifestées qui montrent comment des formes de relation homme-femme que l’on croyait immuables se métamorphosent et inventent d’autres modalités d’expression.
 
Or, il est vrai, nous changeons d’univers symbolique. Nous avons  quitté la Chrétienté qui sacralisait /sacramentalisait le couple et la famille et qui, contre l’ordre féodal défendit le mariage d’amour ; nous avons vécu la modernité émancipatrice qui a pensé le couple et la famille dans le langage du droit et de la citoyenneté (le divorce comme une conquête de la Révolution ; la naissance dans le monde ouvrier du travail salarié féminin ; le rôle reconnu aux femmes après la première guerre mondiale) ; nous voyons déferler un néolibéralisme qui réduit les relations à des transactions ; qui pense les liens essentiellement comme un commerce et l’individu comme un atome cherchant à maximiser son intérêt dans la revendiquant de ses droits à…. ; qui enferme la subtilité fragile des relations dans la caricature de rapports fonctionnels.
Face à cela que dire, que proposer ? Peut-être qu’au commencement il n’y a pas l’intérêt individuel mais la relation. Que la délicate essence du social (lequel n’est pas qu’affaire de structures) donnée dans le familial et le conjugal s’élabore et s’épèle dans l’expression reconnue des différences de sexes, d’âges, de désirs. Que le plus petit atome de social n’est pas l’intérêt privé mais la relation, le lien. Qu’au commencement est la relation ; est le Verbe. Le couple exprime cette dimension relationnelle, là où le mot « copule » en logique en dit le rapport formel.
 
Il s’ensuit un double déplacement et une situation médiane à occuper : a-) déplacement à l’égard d’une conception essentialisé de l’homme et de la femme. Cette conception revient à naturaliser le couple et la famille, au double sens de la naturalisation : se référer à un ordre des choses intangibles –la nature ferait bien les choses - ; et à la naturaliser au sens d‘empailler à la façon des taxidermistes comme si le couple devait rester même à lui-même, figé pour toujours. Cette naturalisation des rôles sert de caution à une conception autoritaire des rôles et justifie des rapports de dominations (Masculin et féminin : jupes et pantalons dirait Bachelard) ; b-) déplacement à l’égard également d’une conception constructiviste des genres du masculin et du féminin pour laquelle les identités masculines ou féminines seraient essentiellement des constructions sociales, une chambre d’enregistrement d’habitudes, de formes de pratiques qui viseraient à exercer un contrôle d’un sexe (le féminin) par l’autre en vue d’un surveillance de la fécondité et du maintien de l’ordre du monde.  Mais le risque de ce discours de l’émancipation est de finir par annuler toute position robuste d’une différence des sexes parce que celle-ci est perçue, a priori, comme une forme masquée de la domination ou de l’autorité.
Entre essentialisme et constructivisme, nous sommes invité à voir combien couple et famille se déploient alors sur un fond d’opacité irréductible –la chair de la différence qui est une différence dans la chair- que la tradition biblique formule dans l’énigmatique « l’os de mes os, la chair de ma chair » (Gn 2.23). Ce que le christianisme a à dire de la différence homme-femme témoigne d’une espérance : dans le temps traversé ensemble d’une vie, d’une histoire, se tient comme un horizon d’attente tenace et vitalisant, qui dit qu’on n’en a peut être jamais fini d’apprendre à élucider et à conjuguer ensemble la différence et la similitude.
 La difficulté est de parvenir à ne pas réduire l’égalité à de l’égalisation ; à ne pas enfermer la question de l’égalité des conditions dans une allergie à la différence. Le défi est de vivre et de rendre compatible la différence avec la similitude, expression plus incarnée que la seule articulation logique du même et de l’autre. Si l’égalité est et doit être une conquête sociale, juridique et politique, comment ne pas la confondre avec l’identité égalisante (l’égalité d’un couple homosexuel et d’une couple hétérosexuel ne peut faire oublier que les deux diffèrent et ne vivent pas la même expérience de l’altérité interne) ?
 
 
Du pacte sous le contrat
           
Kierkegaard, cet éternel fiancé, disait en encourageant ceux qui ne pouvaient pas voyager dans l’espace, «  si tu ne peux voyager, marie-toi », invitant donc à un voyage dans le temps. En quoi l’expérience de la différence homme/femme et singulièrement celle de la nuptialité est-elle une expérience du temps traversé ensemble ?
Parler de temps traversé ensemble c’est dire que la totalité de l’expérience des relations hommes femmes n’est pas épuisée dans la formalisation contractuelle –le droit- qui organise leur relation au travail ou dans le couple. C’est dire que sous le formalisme du contrat il y a la vitalité et la force d’un pacte de confiance mutuelle où deux libertés se reconnaissent. Se reconnaître dans un parcours, c’est faire une épreuve du temps traversé qui se débarrasse d’une lecture abstraite parce que seulement décrétée de l’égalité pour lui donner l’épaisseur d’une histoire. Kierkegaard dit encore : « ce n’est pas le chemin qui est difficile, c’est le difficile qui est le chemin ». C’est dire que l’épreuve de la différence homme-femme est une épreuve du temps, non pas pour jouir maladivement de ce qui ferait souffrir, mais comme un crible. Une épreuve de soi où devant et avec l’autre on apprend à approfondir ce a quoi on aspire en allant plus loin, plus profond que des images de soi et de l’autre toutes faites, stéréotypées, faciles parce que factices. Epreuve de soi ce n’est pas être vaincu ou humilié mais c’est traverser toute l’épaisseur des relations –les désirs, les pulsions, les envies, les appétits, des motivations, des valeurs – pour trouver l’autre par-delà ce qui l’altère ; cette épreuve de soi devant et avec l’autre se donne alors comme pacte de confiance. C’est cela promettre : traverser le temps ensemble, « un ilot de certitude dans un océan d’incertitude » disait Arendt, c'est-à-dire encore dans le oser promettre ne pas faire l’impasse sur le temps mais celer un pacte qui ose maintenir et ouvrir le temps qui vient sur la possibilité des possibles.
Durée et fidélité : la promesse, le plus haut usage que l’on puisse faire de la liberté ? il s’agit donc pour penser et vivre la différence homme-femme dans l’égalité d’aller au-delà du contrat qui garantit des droits – droit de/droit à et qui voit la nécessaire place du contrat de mariage ou du contrat de travail. Il s’agit de voir que le juridique n’englobe pas la totalité de l’expérience des relations humaines : se livre dans le pacte de confiance quelque chose qui résiste à la contractualité et qui revendique de l’authenticité (c’est le sens du geste qu’autrefois ce qu’on appelait « l’amour libre » qui se déprenait de la légalité, de la contractualité comme de ce qui enchaîne, enserre) S’appuyer sur cette attente de l’authenticité qui n’est pas naïve et qui n’est pas simplement l’idéalisation de la sincérité (sine cera : « sans cire » qui croit a une totale pureté et transparence) met l’accent sur l’idée que le soi apprend à épeler et expliciter dans la relation à l’autre qui épouse le temps. Promesse n’est pas de l’ordre d’une exigence moralisatrice ni même d’une consolation contre l’inquiétant du changement mais un approfondissement de notre aspiration à être dans le temps.
 
Engagement durable ne se cramponne pas à la fidélité comme une incitation à la fidélisation (programme de fidélisation) ni une pieuse et abstraite habitude (la familiarité des habitudes en commun qui font de nous des familiers) mais un réveil de la relation sous la routinisation : retrouver la fraîcheur de la relation comme une vertu d’origine.
 
Expliciter la différence : un parcours de la reconnaissance
 
Nous avons (dans l’Eglise en particulier) une vision caricaturale du don et une crainte du conflit.
S’arrêter sur cette question de l’explicitation de ce qui nous lie à l’autre dans sa différence.
 Cette exégèse, cette explicitation se fait dans un parcours de la reconnaissance car la lutte pour la reconnaissance n’est pas qu’une guerre de positions entre des sexes, mais se déploie comme une histoire. Pour faire une histoire on fait des histoires. Un tel parcours part en deux directions :
Se donner sans se sacrifier (Ph Chanial) : retrouver la joie du don sous le devoir du sacrifice. Difficile pour l’Eglise de penser le don dans d’autres termes que ceux du sacrifice lorsqu’elle a encouragé à un moment donné l’ordre familial et conjugal à partir du sacrifice de soi au nom de l’ordre sacré de la famille. Or il s’agit d’entendre qu’il peut y avoir une expérience du don généreuse, qui augmente les acteurs distincte d’un modèle du don qui serait l’abnégation et la disparition de soi devant le désir de l’autre. Se donner sans se sacrifier dénonce à la fois l’asymétrie du sacrifice de soi et la réduction de l’échange mutuelle à une symétrie donnant-donnant. Sort de la culture traditionnelle qui assimile l’offrande à un rituel de dissolution de soi (la mère qui se sacrifie pour ses enfants) ; mais se déprend aussi de cette valorisation individualiste d’une égalité qui appréhende la relation de façon comptable et qui pense le respect de l’autre comme uniquement une manière d’honorer ses droits, de faire droit à ses droits.
S’opposer sans se massacrer : découvre que lorsque l’ordre traditionnel des relations conjugales et familiales est bouleversé, les places ont à reconquérir une explicitation de leur signification. Se débarrasser des identités autoritaires dans des promesses d’émancipation à l’égard de l’autorité des traditions n’a pas produit que de l’émancipation mais également du « psychiquement épuisant ». (naissance de la médiation conjugale qui peut dériver uniquement en préparation au divorce ; école des parents ; réflexion sur le coaching de couple qui est-une autre figure que celle de l’accompagnement conjugal ? Coaching est aussi autre chose que le speed dating lequel fait réfléchir sur la possibilité ou la difficulté de la rencontre : meetic, sites de rencontres et donc aussi sur la solitude…) ceci dit une forme de libération : qu’est-ce qu’on cherche ? « tu me cherches » : venir me trouver : le rôle du conflit…
 
La différence homme/femme engageant une manière de penser l’égalité dans la différence se révèle être le laboratoire de la Coopération sociale ordinaire, une école des capacités et capabilités : couple un espace d’expérience et un horizon d’attentes (dialectique de la durée…)
 
Propositions concrètes :
- célébrer avant de moraliser ce qu’on juge n’être qu’une mentalité de guichet: organiser et accompagner autrement qu’en jugeant que se consacrent à la seule passion de leurs égoïsmes ceux qui comme on disait autrefois « font Pâques avant les rameaux », vivent en couple avant le mariage ou viennent demander le baptême de leurs enfants alors qu’ils ne sont pas encore mariés. On doit se rendre attentif à la grandeur et à l’authenticité de ce geste qui suppose un déplacement par la reconnaissance d’une gratitude dans son histoire : célébrer du plus vaste que soi en soi. Aider à prendre la mesure de l’épaisseur humaine et spirituelle d’un tel déplacement
  • dans un temps où nos vies sont extrêmement soumises à des activités temporelles très coordonnées – l’enchainement des activités, le partage temps de travail pour les conjoints, temps scolaires, temps des activités extrascolaires pour les enfants et les parents – au risque d’être disloquées, un des enjeux est de retrouver des espaces et des temps qui redonnent à la vitalité relationnelle sa place afin que la famille et la vie conjugale puissent continuer de se déployer dans ses dimensions d’activités de formes de coopérations sociales ordinaires. Comment faire en sorte que la coordination (le planning) ne soit pas la caricature de la coopération mais bien un moyen au service de celle-ci ? Inventer des espaces de décélération : des « ilots de décélération » (cf. H. Rosa) où il soit possible de redonner la temporalité le rythme des échanges et des transactions vives et non celui de la rentabilité, de l’efficacité (vacances ensemble, un temps de repas qui soit un temps de repos ; aider, pourquoi pas en prêtant des locaux, à faire en sorte de résister à la marchandisation de l’intime qui voit des prestations de services professionnelles et commerciales se substituer à ces expériences de coopération : les anniversaires, le soutien scolaire, les deuils … ?) Plus de liens mais moins de biens.
  • speed dating, meetic : espace temps de la rencontre. Entre le coaching et toutes ces marchandisations possibles du lien qui correspondent pourtant à des besoins et à des attentes, il y a la question de l’accompagnement, du cheminer ensemble. Accompagner la solitude, la difficulté de faire lien dans le cadre général d’une société marqué par l’atomisation des relations. Technique du coaching et éthique de l’accompagnement ? Comment accompagner
  • aider à traverser les moments conflictuels en découvrant que le conflit n’est pas un échec de la relation humaine, conjugale ou parentale, mais un moment constituant de cette dernière. Ni rêver l’absence de conflit qui idéalise la relation intersubjective comme si dans l’altérité il n’y avait  pas, du fait de l’autre, des altérations communicationnelles possibles ;  ni exalter dans une apologie du conflit la violence verbale ou physique dont on sait qu’elle est aussi souvent présente en couple et en famille, mais identifier que dans la conflictualité ordinaire se déploie un jeu d’interactions qui rappelle que le couple et le couple dans la famille sont un processus relationnel évolutif ; qu’il est une histoire et que pour ce faire, il a besoin de faire des histoires.
  • arrêter de se focaliser sur « l’arbre qui cache la forêt » dans des querelles d’experts en sciences humaines sur les vertus ou les dangers de l’homoparentalité ou du couple homosexuel. Ce que l’on questionne sur le mode du spectaculaire masque combien il  y a dans la différence des sexes aujourd’hui, en très grand nombre, d’autres lieux de grandes inégalités et de souffrances à accompagner. On pense à la famille monoparentale constituée essentiellement de femmes, en grande précarité, élevant seules leurs enfants dans une société ou le paradigme néolibéral dominant a besoin de ces précarisations du lien pour faire accepter des situations inacceptables (flexibilité du temps de travail, démantèlement des liens sociaux des personnes seules) ; inégalité des salaires et des carrières professionnelles entre hommes et femmes.
  • hommes et femmes : une modalité du temps traversé ensemble. Il s’agit pour nous d’apprendre à quitter une conception figée des identités pour découvrir qu’elles sont une histoire ; dans la différence. Il s’agit d’apprendre à épeler la Gloire de l’Infini qui habite l’homme et la femme. De la sorte, vivre la différence homme-femme dans le couple et la famille, dans la radicalité de l’attente d’égalité et dans la radicalité d’une non moins grande reconnaissance d’une différence, est, on le voit moins une terre conquise qu’une Terre Promise.

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