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La Revue Projet prend des couleurs



Passage au numérique, couleur, photos, questions qui interpellent…voilà qui pourrait déboussoler plus d’un lecteur de la Revue Projet ! Mais les premières réactions sont enthousiastes. Retour sur un renouveau.


Un siècle nous contemple


Voilà plus de cent ans, à l’heure où l’Eglise commençait à s’emparer résolument de la question sociale, naissait à l’initiative de la Compagnie de Jésus « l’Action populaire » - qui deviendra le Centre de recherche et d’action sociale (Ceras). En 1907, le Ceras lançait la revue de l’action populaire, avec l’ambition d’accompagner la réflexion et l’engagement des chrétiens et de bien d’autres, sur les terrains sociaux, politiques, économiques, associatifs, caritatifs… La revue connaît un vrai succès dans l’entre-deux guerres, mettant l’accent sur le droit du travail et l’entreprise, à une époque, où le Ceras est très lié à la JOC, dont il soutint la création. A la Libération, la revue interroge le marxisme et l’URSS et s’engage d’emblée en faveur de la décolonisation.

En 1966, la revue de l’action populaire devient « Projet » avec trois sous-titres : « Civilisation – Travail – Economie ». Elle connaîtra un nouvel essor sous la direction du père Philippe Laurent, aumônier international du patronat chrétien, et intègrera la CFDT à son comité de rédaction. Un temps publiée par Assas Editions (puis par la SER) comme les autres revues jésuites (Etudes, Christus et Croire aujourd’hui), avec une attention marquée dans les années 1980 pour les questions d’immigration, d’exclusion et de communication, la Revue Projet revient en 2005 sous la responsabilité directe du Ceras, qui installe ses locaux dans le « 9.3 ». Elle traite davantage des banlieues, de la financiarisation de l’économie, des pays émergents, d’écologie.

« Eclairer l’avenir »

La baseline de la revue résume sa visée. Au moment où notre humanité fait face à des défis – notamment écologiques et sociaux – sans précédent, elle semble le moins en capacité de décider de son destin commun. Dans ce contexte difficile à décrypter, beaucoup se réfugient dans l’immédiateté. Certains répondent par l’activisme militant, d’autres par une expertise pointue. Le débat public devient technique, idéologique ou terre à terre, quand il ne se résume pas à l’invective. Quels horizons ouvre-t-il ? La Revue Projet se donne pour ambition de contribuer, modestement, à comprendre ce monde en mutation, à se situer pour agir.

Afin de cibler le débat, tout le processus d’élaboration de la revue prend sa source dans les attentes et interrogations exprimées par les acteurs présents sur le terrain social (monde associatif, syndical, éducatif, politique), en les confrontant aux apports des sciences humaines. La démarche permet aux acteurs de lever la tête du guidon et aux chercheurs de sortir de leur « tribu », en gardant le souci de poser la question du sens, avec, entre autres, l’éclairage du discours social de l’Eglise.

Ainsi, devant la perplexité du réseau « La politique une bonne nouvelle » face à la montée de l’abstention, nous avons ouvert le débat « Pourquoi vote-t-on encore ? ». Pour accompagner Diaconia 2013, nous avons interrogé la notion et la réalité de la fraternité. Des numéros spéciaux peuvent aussi répondre aux demandes de la CVX (ex. pour donner de la matière à son Université d’été) ou des Semaines sociales de France. Sur chaque question, sociologues, historiens, politologues, philosophes, économistes, théologiens ou juristes croisent le regard des praticiens, militants ou responsables politiques. Et ceci dans un format et un langage abordables par le plus grand nombre.

Le choix du numérique et du papier

S’inscrire dans le débat public et le tirer vers le haut suppose l’accessibilité des contenus. Avec
Revue-Projet.com, nous avons choisi de mettre à la portée de tous, gratuitement pour les contenus récents, des analyses de qualité auparavant réservées aux seuls abonnés. Internet favorise aussi le temps du débat. Fallait-il pourtant abandonner la revue papier ? Elle reste un outil précieux d’animation et de formation pour nos partenaires. Conçue comme un bel objet, gai, aéré, écolo, elle apporte aussi le confort de la lecture. Enfin, sans être une entreprise commerciale, la revue a besoin de se financer ! Elle mise sur une démarche d’adhésion large (abonnements, partenariats, dons) à cet ambitieux « Projet ».

Jean Merckaert et Bertrand Heriard



Au sommaire de la Revue Projet

N°330 / Octobre 2012 : Donner la parole aux générations futures ?
Avec Jean Caron, Gilles Hériard Dubreuil, Dominique Bourg, Jean-Charles Hourcade, Pierre Calame, Bernard Perret, Gaël Giraud…

N°331 / Décembre 2012 : Qui décide de ce qui compte ?
Avec Michel Capron, Max de Chantérac, Eve Chiapello, Florence Jany-Catrice, Jean Gadrey, Robin Hanan, Dominique Méda, Jean Merckaert, Patrick Vive 567ret…

N°332 / Février 2013 : Agriculture : écologie pour tous ?
Avec Olivier De Schutter, Matthieu Calame, Michel Griffon, Christiane Lambert, Stéphane Le Foll, Xavier Ricard Lanata, Gaël Giraud…
 

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