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"Qu'as-tu fait de ton frère ?"



Colette, membre CVX, sera au rassemblement Diaconia à Lourdes du 9 au 11 mai 2013 au titre de la fraternité Saint-Laurent, avec la pastorale des gitans et des gens du voyage et notamment avec le groupe Choeur Espérance. Elle nous partage ici son expérience de la démarche Diaconia.


La démarche Diaconia, c'est une façon de signifier d’une manière forte que les sans voix, que les plus petits, les plus faibles, les marginalisés de tous bords sont Paroles au cœur de l’Eglise… donner visibilité non pas pour faire ou dire pour, mais pour vivre 'un avec'. Entendre, écouter ce qui se murmure pour que la vie surgisse de tous nos cœurs meurtris par la souffrance, le jugement, les regards… La démarche Diaconia c’est faire l’expérience de la reconnaissance de nos pauvretés, chacun, qui que nous soyons. Dans Diaconia, il n’y a pas de pauvres ni de riches, il y a un peuple en marche, tour à tour pauvre et riche, qui chemine avec  ses histoires, ses rencontres singulières, pour vivre un temps de  partage fraternel où accompagnants et accompagnés se confondent et s’exercer mutuellement à marcher à la suite du Christ … C’est cela qui va se célébrer, qui va éclater à Lourdes en chants de fête… rendr
e visible l’invisible !
 
Au sein du Diocèse du Var, la démarche n’est pas nouvelle, elle se vit déjà au sein de la fraternité St Laurent : tables ouvertes, partage de la Parole, caravane et voyage de l’Espérance, visitations, dimanches fraternels… à l’image du diacre Laurent reconnaître dans ce formidable brassage de cultures et de conditions sociales que nous sommes bien tous là, Seigneur « les  pauvres de ton Eglise », ceux qui ont soif de justice et de vérité, ceux qui ont besoin de compassion, de consolation et de pardon. Fraternité où chacun révèle son talent, se partage et ce faisant trouve du prix à ses yeux et aux yeux de son frère !
 
En ce sens, la démarche Diaconia prend pour moi les couleurs d’une confirmation, d’un envoi, un déjà là qui se célèbre et qui en même temps, est invitation à un davantage, en rejoignant tous ceux et celles qui ont à cœur que se vive, à la suite du Christ, ce service de l’hospitalité et de la fraternité.

J’ai vu dans les partages de la parole, des muets s’ouvrir à la rencontre, des personnes isolées reprendre goût à la vie, des sans-logis, des sans-papiers, des Rom d’un squat évacués, redresser la tête et se mettre en service… J’y ai vu la vie jaillir plus forte que la mort. J’ai vu dans les tables ouvertes des bien-pensants baisser leur garde, des paroisses hostiles à l’accueil de l’étranger demander à ce que la journée de la pastorale des migrants se déroule dans leur paroisse…
 
J’ai vu dans nos célébrations une Eglise en Fête qui révèle le bon goût de Dieu.
 
Je me suis surtout reconnue, pauvre parmi les pauvres, appelée, par eux et avec eux, à me laisser chaque jour façonner, à changer mon regard, à laisser de côté mes jugements tout fait, à oublier les « y a qu’a » et « les ils devraient »… Ils m’ont conduit à chercher à lâcher prise sans jamais abandonner, à être, avec ce que je suis, à l’écoute de l’inattendu de Dieu, qui ne cesse au quotidien de me dire « qu’as-tu fait de ton frère ? ».



Colette


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